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Biographie

Travail d’enregistrement en studio. Novembre 2019.

Mymytchell a grandi à Pierrefitte-sur-Seine, petite ville de la banlieue nord de Paris, le long de la nationale 1.

De ce carrefour culturel est né une poésie. Et puis de paroles en paroles, elle s’est mise à chanter.

Mymytchell choisit à partir de 2016 d’en faire un métier, pour l’idée qu’il faut défendre la chanson qu’on a nommée longtemps « engagée ». Elle s’est engagée, elle, devant de nombreux publics, divers, et certainement pas acquis à une guitare-voix féministe (parce qu’on peut pas vraiment dire…féminine), et pourtant elle est toujours saluée pour cette audace, par qui ose passer le rideau.

Bien qu’elle arrive trop tard pour l’époque florissante des cafés-concerts, ça lui irait bien. D’ailleurs plutôt qu’ « intermittente du spectacle », elle aimerait être salariée d’un service public de la chanson. Ouverte tous les soirs de 19h à minuit, par exemple.

Soutenue longtemps par la chorale de L’Ebranleuse, le théâtre du Grand Rond à Toulouse, les militant-e-s tout âge du stand de Pierrefitte à la Fête de l’humanité, elle voit grandir un public de fidèles qui, malgré les longues journées de travail, pointent leur nez aux concerts poétiques qu’elle propose.

Elle s’intéresse aussi à l’histoire de la chanson, convaincue que le libéralisme nous fait perdre la mémoire. Elle s’est associée à sa frangine pour faire histoire au Paris ouvrier, lors des 150 ans de la Commune de Paris. De ce conte musical est issue la chanson des Lavandières, en hommage aux ouvrières du linge, enregistrée par des chœurs de femmes de Toulouse et Montreuil. La composition du conte « Il faut venger Gervaise » a été réalisée pendant la crise sanitaire et a donné lieu à la création de l’Association culturelle Rue de la Commune dans laquelle des liens entre arts et politique sont développés en collectif.

Sans Pause, Dimanche et Il faut Venger Gervaise, sont les trois albums qui se baladent avec elle à ses concerts.

2021

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

In-quiètude

In-quiétude.

Par Mymytchell

Imaginez un monde où le beau temps aurait disparu.

Une nature inquiétante sans solution, sans bleu

qui vient dissiper les malentendus.

Les éclairs seraient multiples, pas à un seul endroit.

Dans notre ciel, il y aurait un, deux, trois,

dix même, éclairs dans un même instant.

Tout le temps. Imaginez bien.

Puisque nous n’avons pas tous les mêmes cauchemars,

imaginez un monde où il faut beau tout le temps.

Mais il ne fait pas beau, il fait four.

La chaleur ne s’arrête plus, elle brûle,

et dehors n’existe plus

pour ses bienfaits.

On oublie que la terre a réussi à se défaire du ciel

en l’émasculant.

On oublie que c’est par la force d’une faucille,

du courage de ses habitant-e-s

de l’aide du temps

qu’elle a pu souffler

et voir apparaître au dessus d’elle une nouvelle couleur azur

qui a tant fait couler d’encre

aux poètes qui visiblement aiment surtout le bleu.

Cette nature serait la vôtre.

Elle serait la seule que vous pouvez offrir à vos enfants.

Les films qui montrent autre chose n’auraient plus le pouvoir d’apaiser

les longues soirées d’hiver et maintenant même les jours d’été.

Et si cette nature n’avait pas été la seule que vous connaissiez,

vous seriez capable d’imaginer fort ce qu’a pu être la nature.

Et vous le transmettriez à vos enfants.

Elle était changeante la nature, et en y repensant bien,

c’était cet imprévu qui vous plaisait.

Je sors, je sors pas, ahah, que d’aventures.

Et là devant cet enlisement de la nature en un seul état oppressif,

vous auriez peur.

Eux peut-être moins.

Mais vous auriez peur.

Vous auriez l’effroi que ça ne s’arrête jamais.

Vous auriez perdu les terrasses d’été,

les cigarettes sur les rochers pleins de mousses,

(ou le petit verre sur les rochers pleins de mousses

avec vos amitiés-là)

puis la nourriture,

l’eau douce,

le réseau,

puis les infrastructures,

le court, l’aérien, le léger

vous auriez le lourd, le bas, le dense.

Le bruit de l’eau serait devenu

la fureur des eaux jaunes et boueuses.

Vous auriez les pieds dans la boue pour avancer, le corps plein de boue, les photos pleines de boues, les vitres pleines de boues,

et vous perdriez même l’eau salée,

inaccessible, trop agitée.

Et vous seriez obligés par les éléments extérieurs,

de vous serrer aux autres.

Car la nature resserrerait l’espace de votre vie possible.

Tous les matins, vous auriez la surprise de voir disparaître encore

un banc de terre, de mer.

Et vous aviez déjà perdu le ciel.

Vous ne pourriez plus voir que ça,

fini le temps où on pouvait divaguer

où on pouvait croire ou pas

à la vie paisible,

adjectif du mot paix.

En fait, si c’était là, ça, tout ça,

on dirait « la fin du monde. »

Parce que ça s’observe la fin du monde.

Sinon, on n’en parlerait pas.

Parce que même si la vie continue,

puisque vous vivriez ce que ce poème raconte

vous considéreriez que c’est pas ça la vie.

Que c’est beaucoup plus que ça, la vie.

Que ça mérite des chants, des choses simples, de se foutre la paix,

d’engueuler ses enfants quand ils font des bêtises,

bêtises que seuls eux sont capables d’avoir trouvé intelligentes

Mais ça c’est encore autre chose.

Chose que vous n’auriez plus envie de voir.

Alors que vos enfants, à pleins dans cette nature,

ils n’auraient pas le loisir des bêtises,

et ils feraient que des choses intelligentes pour ne pas mourir.

De plus en plus, pour rester en vie.

Tout simplement pour rester en vie,

car au-delà, la nature gronde trop fort.

Alors, vous auriez naturellement un nouvel ennemi : la nature.

Il y a deux fins à ça.

Imaginez que c’est seulement vous,

à l’endroit où vous êtes,

que vous êtes enfermé dans cette nature.

Qu’elle est produite de toute pièce par des machines infernales.

Ou bien imaginez que ce soit partout,

et que ce soit la fin du monde.

Dans tous les cas,

Chère âme,

dans quel état seriez-vous ?

En Palestine, peut-être.

Dans tous les cas,

c’est ça,

qu’on fait vivre à Gaza.

Moi, on ne parle jamais de moi

Moi, on ne parle jamais de moi. (En cours d’enregistrement)

On m’a proposé
de faire ma guitare
de m’accompagner
de revoir mes gammes
de chanter moins vite
de coucher avec moi
de parler moins franc
de savoir qui je suis
et mes parents aussi
de réduire mon histoire
de booster mes mélodies
de définir mon style
et puis de tout changer peut-être
pour mieux réussir

Mais moi, on ne parle jamais de moi.
Jamais un avis qui soutient devant eux, toujours un peut-être devrais-tu.

Vous savez comme si les femmes, on ne devait surtout pas parler d’elles.
Ou pas trop vite
Vous voyez ce que je veux dire ?
Qu’elles se démerdent, qu’elles soient parfaites,
Et on en reparle

Je regarde un « collègue » chanteur
qui a sa bite et son couteau à chanter
qui parle encore des femmes comme de courbes
qu’il découvre dans l’obscurité
quelle poésie !
Qu’est-ce qu’on parle de lui !
Qui prend son violoncelle pour la femme de sa vie
qui chantonne l’essentiel
car l’essentiel c’est lui, la bohème
sa guitare pour repli
pour qui la liberté c’est une bière et un oiseau

Elle, on ne parle jamais d’elle
Jamais des choses qu’elle cherche
jamais un mot « je n’ai jamais rien entendu de pareil »
Jamais vous ne lui facilitez la tâche
à lui laisser la même place qu’à vous pendant des années
Il faut tout de suite que
plus elle est brillante
plus vous lui trouviez un coin d’ombre

Mais je devine quelque chose.
C’est que les femmes ne s’accaparent pas un milieu.
Elles traînent et écoutent le merle autant que la pie.
Les vagues autant que l’aube silencieuse
Les femmes elles se jettent dans les oursins
quand elle veulent se baigner
parce que personne ne leur a dit, on ne leur parle jamais
que pour leur dire qu’on veut coucher avec elles
Toujours la même rengaine
parce qu’elles sont enthousiastes
elles sont libres, elles veulent l’être
c’est une question de vie
bouleverser le langage
l’écoute qu’on a de lui
sans cesse

Je vis sans homme
qui me dit

Mais les hommes n’aiment pas
qu’il n’y ait pas d’hommes autour
je vous le dis

« Injustement méconnues ».

Queers, femmes, trans, ça manque de poésie pour vous ?
Vous riez des lettres que l’on entasse.
« Ça n’est pas gage de qualité. »
« Affaires de bonnes femmes » ou « bizarrerie »
vous proclamez l’égalité
bien trop vite

Un homme se plaint trop quand il n’est pas cité.
Il ne sait pas soutenir
dans l’obscurité.
ou seulement quand la femme l’a déjà convaincu.

En somme ?
Libérez la poésie
de ce qui vous conforte.
Ce n’est pas nous qui devons
c’est vous qui avez.

 

Mymytchell. 2021.

De la chanson engagée à la chanson ?

Dessin d’Huguette

  • CONCERTS CONFINES

Ce que nous vivons doit amener à reconstruire des ponts entre les arts et la politique.

On m’a souvent conseillé de ne pas afficher « chanson politique » car « ce n’est pas que ça. » On m’a conseillé chanson engagée ou chanson à textes.

Mais moi je ne vois plus que ça, je fais de la chanson politique. Au sens le plus noble du terme. Avec des collègues, ami.e.s et camarades.

Il faut que la poésie se décorsète de ce que l’on nomme les mots. Que la politique se décorsète de ce qu’on nomme les débats.

Que la musique se décorsète de ce qu’on appelle le style. Que le social se décorsète de ce qu’on appelle les réseaux.

 

On reviendra sur le devant de la scène ! Notre scène.

Avec Zeta, au studio Mysound (Montrabé)

 

Les textes de Dimanche

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Fiche technique

1er cas : Si le lieu est doté d’un système de son :

1 Micro chant
1 entrée Jack pour brancher la guitare
1 Pied de Micro

Quelques lumières

Une chaise haute
Une table haute

2e cas : Si le lieu n’est pas doté

Quelques lumières

Une chaise haute ?
Une table haute ?

3e cas : Si le lieu n’a vraiment rien

De l’aide pour décharger le matériel amené

 

 

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