Mois : avril 2021

  • Moi, on ne parle jamais de moi

    Moi, on ne parle jamais de moi. (En cours d’enregistrement)

    On m’a proposé
    de faire ma guitare
    de m’accompagner
    de revoir mes gammes
    de chanter moins vite
    de coucher avec moi
    de parler moins franc
    de savoir qui je suis
    et mes parents aussi
    de réduire mon histoire
    de booster mes mélodies
    de définir mon style
    et puis de tout changer peut-être
    pour mieux réussir

    Mais moi, on ne parle jamais de moi.
    Jamais un avis qui soutient devant eux, toujours un peut-être devrais-tu.

    Vous savez comme si les femmes, on ne devait surtout pas parler d’elles.
    Ou pas trop vite
    Vous voyez ce que je veux dire ?
    Qu’elles se démerdent, qu’elles soient parfaites,
    Et on en reparle

    Je regarde un « collègue » chanteur
    qui a sa bite et son couteau à chanter
    qui parle encore des femmes comme de courbes
    qu’il découvre dans l’obscurité
    quelle poésie !
    Qu’est-ce qu’on parle de lui !
    Qui prend son violoncelle pour la femme de sa vie
    qui chantonne l’essentiel
    car l’essentiel c’est lui, la bohème
    sa guitare pour repli
    pour qui la liberté c’est une bière et un oiseau

    Elle, on ne parle jamais d’elle
    Jamais des choses qu’elle cherche
    jamais un mot « je n’ai jamais rien entendu de pareil »
    Jamais vous ne lui facilitez la tâche
    à lui laisser la même place qu’à vous pendant des années
    Il faut tout de suite que
    plus elle est brillante
    plus vous lui trouviez un coin d’ombre

    Mais je devine quelque chose.
    C’est que les femmes ne s’accaparent pas un milieu.
    Elles traînent et écoutent le merle autant que la pie.
    Les vagues autant que l’aube silencieuse
    Les femmes elles se jettent dans les oursins
    quand elle veulent se baigner
    parce que personne ne leur a dit, on ne leur parle jamais
    que pour leur dire qu’on veut coucher avec elles
    Toujours la même rengaine
    parce qu’elles sont enthousiastes
    elles sont libres, elles veulent l’être
    c’est une question de vie
    bouleverser le langage
    l’écoute qu’on a de lui
    sans cesse

    Je vis sans homme
    qui me dit

    Mais les hommes n’aiment pas
    qu’il n’y ait pas d’hommes autour
    je vous le dis

    « Injustement méconnues ».

    Queers, femmes, trans, ça manque de poésie pour vous ?
    Vous riez des lettres que l’on entasse.
    « Ça n’est pas gage de qualité. »
    « Affaires de bonnes femmes » ou « bizarrerie »
    vous proclamez l’égalité
    bien trop vite

    Un homme se plaint trop quand il n’est pas cité.
    Il ne sait pas soutenir
    dans l’obscurité.
    ou seulement quand la femme l’a déjà convaincu.

    En somme ?
    Libérez la poésie
    de ce qui vous conforte.
    Ce n’est pas nous qui devons
    c’est vous qui avez.

     

    Mymytchell. 2021.

  • De la chanson engagée à la chanson ?

    De la chanson engagée à la chanson ?

    Dessin d’Huguette
    • CONCERTS CONFINES

    Ce que nous vivons doit amener à reconstruire des ponts entre les arts et la politique.

    On m’a souvent conseillé de ne pas afficher « chanson politique » car « ce n’est pas que ça. » On m’a conseillé chanson engagée ou chanson à textes.

    Mais moi je ne vois plus que ça, je fais de la chanson politique. Au sens le plus noble du terme. Avec des collègues, ami.e.s et camarades.

    Il faut que la poésie se décorsète de ce que l’on nomme les mots. Que la politique se décorsète de ce qu’on nomme les débats.

    Que la musique se décorsète de ce qu’on appelle le style. Que le social se décorsète de ce qu’on appelle les réseaux.

     

    On reviendra sur le devant de la scène ! Notre scène.

    Avec Zeta, au studio Mysound (Montrabé)