Auteur/autrice : Mymytchell Page 2 of 5

Fête de la chanson politique 2022

Les 2 et 3 Septembre s’est tenue la première édition de la Fête de la chanson politique à Mazères-sur-Salat

www.fetedelachansonpolitique.org

Issue du Cerveau des Je dis en Scène !  / Rue de la Commune et de leurs camarades. De dizaines de personn(ag)es greffés pour l’occasion et d’une mobilisation exceptionnelle du Comminges, à l’Ariège en passant par le Gers, les Hautes-Pyrénées et Toulouse (et quelques liens d’ailleurs), elle fut une réussite impensable. A priori, on continue…

AFFICHE / ANAIS ENJALBERT

PHOTOS / BEA_UHART_PHOTO

A l’abri. C.Bea Uhart

Affiche 1ère édition 2022. Anaïs Enjalbert.

Tuma.

Léon-Lia

A l’écoute. Bea_Uhart.

O’Roja

Zeta

Mains en L’air.

Là.

Intro n°4

Passé et Avenir.

Prises de Parole.

Bravo

Chanson des lavandières.

Yannis Pournaras, Lise et Clément. Rebetiko.

Ely Pineda.

Chacana.

 

La bonne année

La bonne année

La bonne année ami-e-s, voisin-e-s
la bonne année
celle où on remarque qu’il reste du chemin

La bonne année,
la bonne année pour se dire
que les discours sans fin des dégénérés
n’ont et n’auront aucune prise
avec le réel bien plus sauvage, digne et décisionnaire
qu’on ne le dit

Des millénaires
que dessus l’on nous crie
que les égalitaristes sont des gens contre nature
que l’homme est un …
on a compris
nous sommes des peintres
d’autre chose que de nature morte

Planifions notre sortie
de tout ça
quelques années, quelques décennies
La bonne année pour planifier

La bonne année aussi pour comprendre
ça ça m’intéresse, ça je veux
ça je ne veux pas
la bonne année où on sait ce qu’on trie
et ce qu’on ne triera pas
L’année où on est fidèle à sa propre confusion
Je ne suis pas claire ? Tant pis
L’es-tu toi ?

ils nous ont volé carpe diem
dans la violence et la dérision
dans la jeunesse libérale qu’on nous impose
la bonne année pour fonder
à sa façon
carpe dies

L’année où on veut du monde autour
l’année des espoirs solides
l’année où on libère les soins intensifs
l’année où tu te décapsules
ou tu politises peut-être cette petite angoisse qui te guide ?

La bonne année pour que l’art rétablisse des équilibres
entre les auto-produits
les super-produits
la bonne année pour que cessent les musées
de la poésie,
au charbon !

La bonne année alors
pour que re-gouvernent les partageux du rythme quotidien
et de la palette devant le dépôt
l’année où on nuance la machine arrière
et socialise l’usage et l’invention
l’année où on prend un café sur les cimes
pourquoi pas
aussi nommées alpages, chaumes et estives
l’année où on ne désespère pas
l’année où le concept d’âge s’adoucit
l’année où on repense
à, et si
l’année où on fait résonner les semblables du monde
pour ce qu’illes disent différemment
l’année où ce monde, scientifique, pluriel
on le conjugue, on en mesure les vibrations
où on s’interroge sur le mot détail
où le sens de la fête revit
renaît
se réinvente peut-être
la bonne année pour courir
vers ce qui fait chemin pour tous
où on n’idolâtre pas le hors-piste
prétentieux

Et si c’est un peu trop un an de politique,
C’est la bonne année
pour
patiemment
se dire
en piste !

Mymytchell 

En duo avec Dominique Grange

Invitée par Dominique Grange, dans le cadre de l’exposition Tardi – le Cri du peuple

et de la tournée autour de l’œuvre Elise et les nouveaux partisans (éditions Delcourt)

Le concert « D’une Commune à l’autre » a été organisé le Dimanche 14 Novembre 2021 par l’équipe de la Médiathèque José Cabanis de Toulouse.

Un duo de chants de lutte avec une grande auteure de chansons et orchestration par trois musiciens du groupe Accordzéâm, Jonathan Malnoury à la guitare, Nathanaël Malnoury à la contrebasse et Alexis Lambert à l’accordéon.

Rencontre avec Jacques Tardi et Dominique Grange à l’occasion de l’exposition.

 

Biographie

Travail d’enregistrement en studio. Novembre 2019.

Mymytchell a grandi à Pierrefitte-sur-Seine, petite ville de la banlieue nord de Paris, le long de la nationale 1.

De ce carrefour culturel est né une poésie. Et puis de paroles en paroles, elle s’est mise à chanter.

Mymytchell choisit à partir de 2016 d’en faire un métier, pour l’idée qu’il faut défendre la chanson qu’on a nommée longtemps « engagée ». Elle s’est engagée, elle, devant de nombreux publics, divers, et certainement pas acquis à une guitare-voix féministe (parce qu’on peut pas vraiment dire…féminine), et pourtant elle est toujours saluée pour cette audace, par qui ose passer le rideau.

Bien qu’elle arrive trop tard pour l’époque florissante des cafés-concerts, ça lui irait bien. D’ailleurs plutôt qu’ « intermittente du spectacle », elle aimerait être salariée d’un service public de la chanson. Ouverte tous les soirs de 19h à minuit, par exemple.

Soutenue longtemps par la chorale de L’Ebranleuse, le théâtre du Grand Rond à Toulouse, les militant-e-s tout âge du stand de Pierrefitte à la Fête de l’humanité, elle voit grandir un public de fidèles qui, malgré les longues journées de travail, pointent leur nez aux concerts poétiques qu’elle propose.

Elle s’intéresse aussi à l’histoire de la chanson, convaincue que le libéralisme nous fait perdre la mémoire. Elle s’est associée à sa frangine pour faire histoire au Paris ouvrier, lors des 150 ans de la Commune de Paris. De ce conte musical est issue la chanson des Lavandières, en hommage aux ouvrières du linge, enregistrée par des chœurs de femmes de Toulouse et Montreuil. La composition du conte « Il faut venger Gervaise » a été réalisée pendant la crise sanitaire et a donné lieu à la création de l’Association culturelle Rue de la Commune dans laquelle des liens entre arts et politique sont développés en collectif.

Sans Pause, Dimanche et Il faut Venger Gervaise, sont les trois albums qui se baladent avec elle à ses concerts.

2021

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sortie d’album Bombyx Stellaire – La rappeuse Zeta

Zeta, rappeuse qui traîne à Toulouse mais peut se déplacer loin.

C’est une meuf moderne alors elle a inst****. :

https://www.instagram.com/tv/CPK9HfcA9ss/

La petite porte rouge

La petite porte rouge

Un matin,
on avait enlevé
la petite porte rouge
Oh elle n’était pas petite
c’est son statut qui l’a rendue petite

Elle était en bois
Elle n’était pas rouge
Elle était peinte en rouge

Elle accompagnait des murs jaunes
issus de la pierre locale

On savait qu’elle devait partir
les travaux de la campagne
ceux qu’on nomme modernisation
depuis au moins cent ans

Et qui décide là
à tout petite échelle
décide sans cesse ce qui reste
et ce qui part
la campagne cache son jeu aussi bien que la ville

Comprenez bien
c’était une porte rouge
à double porte
des vitres épaisses
une menuiserie de détails
un savoir-faire comme on dit
des angles
rien de pompeux
pas une porte d’église
une porte d’école
de l’époque où les écoles méritaient des jolies portes
Pour l’ouvrir, la toucher, observer ce bois qui a pris
la pluie, le vent, la neige,
accompagné les photos de classe
il vous faut monter trois marches en pierre jaune
Autour de la porte, de la pierre
des couleurs

Mais non cette porte
elle devait laisser passer le froid
ou bien ne permettait pas d’ouvrir dans le bon sens
ou bien on ne sait plus y fabriquer des clefs
on ne sait pas bien ce qui dérange
Elle n’est pas en matériau moderne cette porte
Elle ne permet sûrement pas de joindre
la future rampe pour PMR
comme si la fille ou le garçon aux jambes roulantes
ne méritaient pas un peu de couleur
Et ce ne sont pas les marches qu’on a cassées
c’est la porte qu’on a enlevée
Pourquoi n’avons-nous pas lié le beau et l’utile
Elle est quand même très connue
joindre l’utile à l’agréable

Mais le point de jonction
entre passé, présent, avenir
n’est pas du tout
le point numéro un des réunions

J’irai relire
le début de Notre-Dame-de-Paris
déclaration d’amour à l’architecture
et j’irai me dire
que des Notre-dame en plein Paris
ça mérite réfection
mais qu’une porte en bois,
simple porte en bois,
belle en plein village
ça n’en mérite pas

Ne l’aurait-on pas dit encore ?
La Nouvelle porte est moche
Elle est blanche
en matériau vu vu et revu
une vitre où on voit à travers
on dirait qu’à la première tempête de neige
elle va se demander pourquoi elle est la porte de dehors et pas celle de l’intérieur
Non une porte de dehors
faut que ça tienne le temps
les coups

Alors on jette au ruisseau tout ce qui est là
et puis on tire trois cartes postales en noir et blanc
on dissocie, chacun son rôle,
les villageois
des gardiens du patrimoine
qui ont la tâche postérieure de muséifier les lieux dans des fausses mémoires
on ment
Ah la campagne, c’était…
Mais qu’est-ce que c’était ?
Cette porte rouge le savait

A la simple évocation de cette porte rouge
vous feriez naître des récits nombreux
des récits de personnes qui disent encore
qu’un parent qui a bien voulu les laisser à l’école
c’était un parent plein d’abnégation
Qu’ils ont eu de la chance pour tel ou tel aspectet qui tentent de faire comprendre
parfois avec esprit
parfois avec réaction
que de leur temps
l’individu avait
moins de place
vous voyez
je ne sais pas comment vous dire
mais qu’existaient les individualités
d’ailleurs,
à creuser
vous auriez pu retrouver
qui
a fait cette porte rouge
on signait dans le temps

les p’tits élus
oh ils ne sont pas petits
c’est leurs villes qui ont un petit statut
voient les travaux à faire
qui ne se signent plus

On lui demande
Mais vous ne l’aimiez pas cette porte rouge ?
Elle dit oh si, je me rappelle…
« Où est-elle partie ? »
« Ils l’ont embarquée – Vous la vouliez ? »

Non, bien sûr que non
Qu’est ce que je ferais d’une porte rouge qui deviendrait gigantesque pour moi
je la voulais là, collective

Demain dès minuit

Demain dès minuit

Mymytchell

Moi qui suis née le deuxième jour de la semaine sanglante,

des années plus tard,

demain j’en aurai trente.

Trente ans, serait la cime,

vue de l’un et l’autre du versant

Pourtant me dit-on que ma jeunesse ne me permet pas

de tout comprendre,

que si le travail blesse

c’est qu’il faut mieux l’apprendre

Avez-vous repéré que l’âge de la raison recule ?

Au point de nous laisser peut-être

entre l’âge des envies et l’âge des regrets

juste quelques secondes ?

Pour une communarde, trente ans

c’était inatteignable.

Demain j’aurai trente ans, n’a pas dit Mabanckou

Il a dit vingt, car l’âge prend aussi du recul suivant la densité

d’un coup d’histoire

Demain je serai mort,

n’a pas dit Hugo,

mais dont les obsèques ouvrières rappelleront tous ses mots

Je ne fêterai pas cet anniversaire,

c’est pas grave les ami-e-s

si ce n’est avec vous dans la distanciation sociale

nom qu’on pourrait revoir

Je ne fêterai pas ça, je fêterai autre chose

Je fêterai le vivant en chaque chose

C’est toujours aussi l’anniversaire d’un accouchement,

on l’oublie celui-là

Je fêterai la conquête des âges,

celle qui nous a fait dire que travailler

n’était pas toute notre vie

Je laisserai à mes 29 ans, les terreurs nocturnes

les bêtes humaines et les disjonctions,

je sauterai avec les combats continus

J’aurai 30 ans demain, oui

mais c’est grâce à l’idée de la joie

à l’idée même d’action.

Il n’y a pas de bel âge, il n’y a que la vie.

Moi qui suis née le deuxième jour de la semaine sanglante,

c’est d’elle que je vais dire un mot.

Je n’aurai plus peur de dire de la poésie

qu’on ne financera jamais,

bande d’assassins.

Car vous fédéré-e-s,

votre poésie a la couleur du sang

Vous êtes beaux pour toujours,

vous êtes belles, bon sang.

Vous n’auriez eu trente ans qu’au prix de vains efforts,

de genoux déboîtés et de monstres dans le sang.

Si vous aviez su que la marchandise allait s’étendre à l’air,

l’eau,

la moindre miette de vie,

Mais vous n’aviez même pas besoin du mot

capitalisme

pour vous affronter à lui.

Fêtons l’anniversaire, oui.

Fêtons l’anniversaire des armes à la main,

et du temps gagné

contre le travail de nuit

Fêtons ce qui ne s’éteindra jamais

car l’électricité n’est pas seule

énergie

Et si c’est de la république qu’il s’agit,

il n’y a pas d’âge pour cette hypocrite.

Car pour survivre,

la république ardente,

il y a 149 ans,

a massacré

ce qu’elle appellerait aujourd’hui,

des adolescent-e-s.

21 mai 2020

In-quiètude

In-quiétude.

Par Mymytchell

Imaginez un monde où le beau temps aurait disparu.

Une nature inquiétante sans solution, sans bleu

qui vient dissiper les malentendus.

Les éclairs seraient multiples, pas à un seul endroit.

Dans notre ciel, il y aurait un, deux, trois,

dix même, éclairs dans un même instant.

Tout le temps. Imaginez bien.

Puisque nous n’avons pas tous les mêmes cauchemars,

imaginez un monde où il faut beau tout le temps.

Mais il ne fait pas beau, il fait four.

La chaleur ne s’arrête plus, elle brûle,

et dehors n’existe plus

pour ses bienfaits.

On oublie que la terre a réussi à se défaire du ciel

en l’émasculant.

On oublie que c’est par la force d’une faucille,

du courage de ses habitant-e-s

de l’aide du temps

qu’elle a pu souffler

et voir apparaître au dessus d’elle une nouvelle couleur azur

qui a tant fait couler d’encre

aux poètes qui visiblement aiment surtout le bleu.

Cette nature serait la vôtre.

Elle serait la seule que vous pouvez offrir à vos enfants.

Les films qui montrent autre chose n’auraient plus le pouvoir d’apaiser

les longues soirées d’hiver et maintenant même les jours d’été.

Et si cette nature n’avait pas été la seule que vous connaissiez,

vous seriez capable d’imaginer fort ce qu’a pu être la nature.

Et vous le transmettriez à vos enfants.

Elle était changeante la nature, et en y repensant bien,

c’était cet imprévu qui vous plaisait.

Je sors, je sors pas, ahah, que d’aventures.

Et là devant cet enlisement de la nature en un seul état oppressif,

vous auriez peur.

Eux peut-être moins.

Mais vous auriez peur.

Vous auriez l’effroi que ça ne s’arrête jamais.

Vous auriez perdu les terrasses d’été,

les cigarettes sur les rochers pleins de mousses,

(ou le petit verre sur les rochers pleins de mousses

avec vos amitiés-là)

puis la nourriture,

l’eau douce,

le réseau,

puis les infrastructures,

le court, l’aérien, le léger

vous auriez le lourd, le bas, le dense.

Le bruit de l’eau serait devenu

la fureur des eaux jaunes et boueuses.

Vous auriez les pieds dans la boue pour avancer, le corps plein de boue, les photos pleines de boues, les vitres pleines de boues,

et vous perdriez même l’eau salée,

inaccessible, trop agitée.

Et vous seriez obligés par les éléments extérieurs,

de vous serrer aux autres.

Car la nature resserrerait l’espace de votre vie possible.

Tous les matins, vous auriez la surprise de voir disparaître encore

un banc de terre, de mer.

Et vous aviez déjà perdu le ciel.

Vous ne pourriez plus voir que ça,

fini le temps où on pouvait divaguer

où on pouvait croire ou pas

à la vie paisible,

adjectif du mot paix.

En fait, si c’était là, ça, tout ça,

on dirait « la fin du monde. »

Parce que ça s’observe la fin du monde.

Sinon, on n’en parlerait pas.

Parce que même si la vie continue,

puisque vous vivriez ce que ce poème raconte

vous considéreriez que c’est pas ça la vie.

Que c’est beaucoup plus que ça, la vie.

Que ça mérite des chants, des choses simples, de se foutre la paix,

d’engueuler ses enfants quand ils font des bêtises,

bêtises que seuls eux sont capables d’avoir trouvé intelligentes

Mais ça c’est encore autre chose.

Chose que vous n’auriez plus envie de voir.

Alors que vos enfants, à pleins dans cette nature,

ils n’auraient pas le loisir des bêtises,

et ils feraient que des choses intelligentes pour ne pas mourir.

De plus en plus, pour rester en vie.

Tout simplement pour rester en vie,

car au-delà, la nature gronde trop fort.

Alors, vous auriez naturellement un nouvel ennemi : la nature.

Il y a deux fins à ça.

Imaginez que c’est seulement vous,

à l’endroit où vous êtes,

que vous êtes enfermé dans cette nature.

Qu’elle est produite de toute pièce par des machines infernales.

Ou bien imaginez que ce soit partout,

et que ce soit la fin du monde.

Dans tous les cas,

Chère âme,

dans quel état seriez-vous ?

En Palestine, peut-être.

Dans tous les cas,

c’est ça,

qu’on fait vivre à Gaza.

Moi, on ne parle jamais de moi

Moi, on ne parle jamais de moi. (En cours d’enregistrement)

On m’a proposé
de faire ma guitare
de m’accompagner
de revoir mes gammes
de chanter moins vite
de coucher avec moi
de parler moins franc
de savoir qui je suis
et mes parents aussi
de réduire mon histoire
de booster mes mélodies
de définir mon style
et puis de tout changer peut-être
pour mieux réussir

Mais moi, on ne parle jamais de moi.
Jamais un avis qui soutient devant eux, toujours un peut-être devrais-tu.

Vous savez comme si les femmes, on ne devait surtout pas parler d’elles.
Ou pas trop vite
Vous voyez ce que je veux dire ?
Qu’elles se démerdent, qu’elles soient parfaites,
Et on en reparle

Je regarde un « collègue » chanteur
qui a sa bite et son couteau à chanter
qui parle encore des femmes comme de courbes
qu’il découvre dans l’obscurité
quelle poésie !
Qu’est-ce qu’on parle de lui !
Qui prend son violoncelle pour la femme de sa vie
qui chantonne l’essentiel
car l’essentiel c’est lui, la bohème
sa guitare pour repli
pour qui la liberté c’est une bière et un oiseau

Elle, on ne parle jamais d’elle
Jamais des choses qu’elle cherche
jamais un mot « je n’ai jamais rien entendu de pareil »
Jamais vous ne lui facilitez la tâche
à lui laisser la même place qu’à vous pendant des années
Il faut tout de suite que
plus elle est brillante
plus vous lui trouviez un coin d’ombre

Mais je devine quelque chose.
C’est que les femmes ne s’accaparent pas un milieu.
Elles traînent et écoutent le merle autant que la pie.
Les vagues autant que l’aube silencieuse
Les femmes elles se jettent dans les oursins
quand elle veulent se baigner
parce que personne ne leur a dit, on ne leur parle jamais
que pour leur dire qu’on veut coucher avec elles
Toujours la même rengaine
parce qu’elles sont enthousiastes
elles sont libres, elles veulent l’être
c’est une question de vie
bouleverser le langage
l’écoute qu’on a de lui
sans cesse

Je vis sans homme
qui me dit

Mais les hommes n’aiment pas
qu’il n’y ait pas d’hommes autour
je vous le dis

« Injustement méconnues ».

Queers, femmes, trans, ça manque de poésie pour vous ?
Vous riez des lettres que l’on entasse.
« Ça n’est pas gage de qualité. »
« Affaires de bonnes femmes » ou « bizarrerie »
vous proclamez l’égalité
bien trop vite

Un homme se plaint trop quand il n’est pas cité.
Il ne sait pas soutenir
dans l’obscurité.
ou seulement quand la femme l’a déjà convaincu.

En somme ?
Libérez la poésie
de ce qui vous conforte.
Ce n’est pas nous qui devons
c’est vous qui avez.

 

Mymytchell. 2021.

De la chanson engagée à la chanson ?

Dessin d’Huguette

  • CONCERTS CONFINES

Ce que nous vivons doit amener à reconstruire des ponts entre les arts et la politique.

On m’a souvent conseillé de ne pas afficher « chanson politique » car « ce n’est pas que ça. » On m’a conseillé chanson engagée ou chanson à textes.

Mais moi je ne vois plus que ça, je fais de la chanson politique. Au sens le plus noble du terme. Avec des collègues, ami.e.s et camarades.

Il faut que la poésie se décorsète de ce que l’on nomme les mots. Que la politique se décorsète de ce qu’on nomme les débats.

Que la musique se décorsète de ce qu’on appelle le style. Que le social se décorsète de ce qu’on appelle les réseaux.

 

On reviendra sur le devant de la scène ! Notre scène.

Avec Zeta, au studio Mysound (Montrabé)

 

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