Mois : janvier 2022

  • La bonne année

    La bonne année

    La bonne année ami-e-s, voisin-e-s
    la bonne année
    celle où on remarque qu’il reste du chemin

    La bonne année,
    la bonne année pour se dire
    que les discours sans fin des dégénérés
    n’ont et n’auront aucune prise
    avec le réel bien plus sauvage, digne et décisionnaire
    qu’on ne le dit

    Des millénaires
    que dessus l’on nous crie
    que les égalitaristes sont des gens contre nature
    que l’homme est un …
    on a compris
    nous sommes des peintres
    d’autre chose que de nature morte

    Planifions notre sortie
    de tout ça
    quelques années, quelques décennies
    La bonne année pour planifier

    La bonne année aussi pour comprendre
    ça ça m’intéresse, ça je veux
    ça je ne veux pas
    la bonne année où on sait ce qu’on trie
    et ce qu’on ne triera pas
    L’année où on est fidèle à sa propre confusion
    Je ne suis pas claire ? Tant pis
    L’es-tu toi ?

    ils nous ont volé carpe diem
    dans la violence et la dérision
    dans la jeunesse libérale qu’on nous impose
    la bonne année pour fonder
    à sa façon
    carpe dies

    L’année où on veut du monde autour
    l’année des espoirs solides
    l’année où on libère les soins intensifs
    l’année où tu te décapsules
    ou tu politises peut-être cette petite angoisse qui te guide ?

    La bonne année pour que l’art rétablisse des équilibres
    entre les auto-produits
    les super-produits
    la bonne année pour que cessent les musées
    de la poésie,
    au charbon !

    La bonne année alors
    pour que re-gouvernent les partageux du rythme quotidien
    et de la palette devant le dépôt
    l’année où on nuance la machine arrière
    et socialise l’usage et l’invention
    l’année où on prend un café sur les cimes
    pourquoi pas
    aussi nommées alpages, chaumes et estives
    l’année où on ne désespère pas
    l’année où le concept d’âge s’adoucit
    l’année où on repense
    à, et si
    l’année où on fait résonner les semblables du monde
    pour ce qu’illes disent différemment
    l’année où ce monde, scientifique, pluriel
    on le conjugue, on en mesure les vibrations
    où on s’interroge sur le mot détail
    où le sens de la fête revit
    renaît
    se réinvente peut-être
    la bonne année pour courir
    vers ce qui fait chemin pour tous
    où on n’idolâtre pas le hors-piste
    prétentieux

    Et si c’est un peu trop un an de politique,
    C’est la bonne année
    pour
    patiemment
    se dire
    en piste !

    Mymytchell